Aperçu complet du financement d’amorçage et du capital-risque

Imaginez que vous êtes un entrepreneur canadien ayant une formidable idée d’entreprise technologique. Vers qui vous tourneriez-vous pour trouver les précieux fonds de démarrage dont vous avez besoin au départ pour faire de votre rêve un succès commercial à long terme ? Les entrepreneurs sont souvent tenus de choisir entre le financement d’amorçage et le capital-risque, qui sont les deux façons principales de financer une entreprise en démarrage. Tandis que le financement d’amorçage implique de se financer soi-même et de trouver un équilibre entre croissance modeste et rentabilité, le capital-risque (démarrage, série A, série B, série C ou au-delà) consiste à rechercher un investissement externe en échange d’actions.

Dans cet article, nous examinerons les définitions, les stades, les avantages, les inconvénients et les autres caractéristiques du financement d’amorçage et du capital-risque. Nous donnerons aussi des conseils sur l’amorçage de votre entreprise en démarrage et sur la forme de financement qui vous convient le mieux, en fonction de votre situation.

Qu’est-ce que le financement d’amorçage ?

Le financement d’amorçage fait référence au processus de créer et de faire croître une entreprise en utilisant l’épargne personnelle, les revenus dérivés des premières ventes et le réinvestissement des bénéfices. En gros, il s’agit d’une approche autonome en vertu de laquelle le fondateur construit l’entreprise en démarrage à partir de ressources et de fonds internes, au lieu de faire appel à des capitaux externes pour se développer.

Pour certains entrepreneurs, la décision d’avoir recours au financement d’amorçage relève d’une préférence personnelle, parfois liée à une aversion pour l’endettement ou à un sentiment d’orgueil à l’idée de réussir par soi-même. Pour d’autres, c’est la seule solution, car ils n’ont pas d’autres sources de financement viables.

Les différents stades d’une entreprise en démarrage avec financement d’amorçage

1. Stade de démarrage

À ce stade de la naissance de l’entreprise, les entrepreneurs puisent dans leur épargne personnelle ou empruntent de petites sommes à leurs amis ou à leur famille pour démarrer.

2. Stade de financement par le client

Une fois que l’entreprise a pris de la vitesse, les revenus en provenance des premiers clients deviennent la principale source de financement. Cette approche permet à l’entreprise d’être autonome.

3. Stade de crédit

Au fil de l’expansion de l’entreprise, les entrepreneurs peuvent rechercher des solutions de crédit, par exemple des prêts aux entreprises en démarrage, des marges de crédit ou des cartes de crédit, dans le but de financer leur croissance future.

Avantages du financement d’amorçage

  • Liberté : Le financement d’amorçage donne un total pouvoir de contrôle et de prise de décision, ce qui permet aux entrepreneurs de diriger leur entreprise conformément à leur vision. Cette autonomie peut s’avérer très bénéfique, d’autant plus que les sources de financement externes ne sont pas forcément en accord avec la trajectoire de croissance ou les valeurs fondamentales de l’entreprise.
  • Rigueur dès le départ : Les fondateurs d’entreprises avec financement d’amorçage acquièrent une solide discipline financière, du fait qu’ils sont responsables de chaque dollar dépensé, ce qui crée un état d’esprit axé sur la maîtrise des coûts et l’efficacité.
  • Concentration sur l’activité de base : En raison des ressources limitées, le financement d’amorçage encourage les fondateurs d’entreprises à privilégier les aspects les plus essentiels de leur activité, ce qui se traduit par des bases solides et un processus d’exploitation allégé.
  • Moindre sensibilité à la détérioration du financement : Les sociétés financées par capital-risque peuvent connaître une expansion plus rapide, mais elles souffrent d’une dépendance de plus en plus forte à la disponibilité des capitaux nécessaires à leur survie. Si la source de financement s’assèche, leur entreprise aussi. Les sociétés avec financement d’amorçage, par nature, sont moins vulnérables aux périodes de repli du capital-risque.
  • Attrait pour les futurs investisseurs : Alors qu’une myriade de facteurs entre en compte dans les décisions des investisseurs, une entreprise avec financement d’amorçage qui est capable de démontrer une croissance et une rentabilité durables peut être particulièrement séduisante pour les investisseurs en quête de résilience.

D’après John Rikhtegar, VP, Capital-développement, RBCx, l’idée est essentiellement de réduire le risque associé à l’investissement initial. « Les entreprises avec financement d’amorçage ont parié sur elles-mêmes, réussi à fonctionner malgré un budget serré et un processus d’exploitation allégé, et même vu la mort de près », a-t-il déclaré, en faisant allusion à la période pendant laquelle une entreprise en démarrage est opérationnelle, mais n’a pas encore de revenus.

« C’est un excellent signe pour toute société de capital-risque qui évalue une équipe fondatrice, en particulier dans notre climat économique actuel. »

De plus, les fondateurs d’entreprise avec financement d’amorçage sont parvenus à un niveau où le produit initial a fait ses preuves sur le marché, ce qui les place en bonne position pour sélectionner leur société de capital-risque, négocier de meilleures conditions et conserver plus de contrôle.

Inconvénients de financement d’amorçage

  • Capitaux et ressources limités : La faible disponibilité de fonds peut entraver la capacité de l’entreprise à se développer, investir dans le marketing et les meilleurs talents ou saisir les occasions de croissance. Le problème peut être aggravé par le manque d’expérience et de savoir-faire.
  • Concurrence : Dans les secteurs où les concurrents reçoivent des financements externes importants, les entreprises avec financement d’amorçage peuvent être à la traîne sur le plan des capitaux et des ressources.
  • Problèmes liés aux actions : En l’absence d’investissement externe, les fondateurs d’entreprises peuvent trouver difficile de partager les actions avec les principaux membres de l’équipe. De plus, des problèmes d’équité peuvent survenir lorsque de multiples fondateurs sont impliqués et que cela crée un déséquilibre en matière de capital, de temps, d’expérience et de ressources. Pour mitiger ces problèmes dès le départ, il est recommandé de tenir un registre des investissements des fondateurs, de consulter un avocat d’affaires compétent, et d’éviter de mélanger les fonds personnels et ceux de la société.
  • Taux d’échec élevé : Du fait que 90 pour cent des entreprises en démarrage du Canada font défaut, les fondateurs d’entreprises avec financement d’amorçage doivent avoir à l’esprit que les statistiques jouent en leur défaveur. Par conséquent, bien que le financement d’amorçage permette aux fondateurs de conserver leurs actions, détenir la part du lion dans une entreprise insolvable ne produit rien de positif.
  • Stress personnel : Les entrepreneurs portent le fardeau du risque financier, et il ne fait aucun doute qu’ils sont confrontés à un stress personnel en raison des exigences liées au financement d’amorçage.

Stratégies de financement d’amorçage

Pour minimiser l’endettement externe et le financement par actions nécessaires pour maintenir l’entreprise à flot, les entreprises avec financement d’amorçage peuvent envisager les stratégies suivantes :

  1. Financement par le propriétaire : Utilisation de l’épargne et des revenus personnels.
  2. Endettement personnel : Cartes de crédit ou établissement d’une marge de crédit auprès d’une banque pour les entreprises en démarrage ou une autre institution financière susceptible de fournir un capital initial.
  3. Mise de fonds en travail : Les fondateurs peuvent compenser le manque de ressources financières en investissant leur temps, leurs compétences et leur expertise.
  4. Subventions : Accès aux subventions, aux crédits d’impôt et aux programmes de prêts destinés aux petites entreprises par l’intermédiaire des différents échelons du gouvernement. Par exemple, les Encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE), un programme fédéral d’incitation fiscale conçu pour encourager les entreprises canadiennes à mener des activités de recherche et de développement au Canada. RBCx offre aux entreprises technologiques en expansion des solutions de prêt optimisées aux fins de RS&DE ; vous pouvez communiquer avec l’un de nos conseillers pour en savoir plus.
  5. Processus d’exploitation allégé : Concentrez-vous sur l’optimisation des coûts en adoptant des méthodologies allégées qui limitent les dépenses inutiles et favorisent l’efficacité.
  6. Réinvestissement des bénéfices : Au lieu de prélever des salaires ou des dividendes importants, le fait de réinvestir les bénéfices dans l’entreprise soutient sa croissance interne et son expansion. « Plus vite un fondateur peut financer l’exploitation en réinvestissant les bénéfices de l’entreprise plutôt qu’en injectant davantage de ses propres liquidités, plus vite l’entreprise gagne en autonomie et le fardeau financier du fondateur s’allège », explique John.

« Même si l’on ne saurait sous-estimer la difficulté d’une telle démarche, c’est là l’objectif des fondateurs d’entreprises avec financement d’amorçage : faire croître l’entreprise en réinvestissant les bénéfices plutôt qu’en augmentant leur responsabilité personnelle. »

Capital-risque

Qu’est-ce que le financement par capital-risque ?

Le financement par capital-risque consiste à obtenir des investissements externes de la part de sociétés de capital-risque, d’investisseurs providentiels ou d’investisseurs institutionnels en échange d’actions. Cette solution de financement convient aux entreprises en démarrage qui ont un fort potentiel de croissance et un plan d’expansion ambitieux. Étant donné que les entreprises financées par capital-risque ont besoin de ce type de capitaux tout au long de leur vie, en tant que sociétés fermées, les sociétés de capital-risque peuvent être classifiées en fonction du stade auquel elles investissent. Cela dit, en raison de la maturité de l’écosystème du capital-risque, de nombreuses sociétés de capital-risque ont eu l’occasion d’investir activement lors de plusieurs phases, et sont donc classifiées comme des sociétés de capital-risque multistades.

Les différents stades de l’investissement par capital-risque :

1. Prédémarrage

Premier stade du financement par capital-risque, souvent composé de petits investissements de la part d’amis et de membres de la famille, d’investisseurs providentiels ou d’autres microsociétés de capital-risque, dans l’objectif de valider le concept de l’entreprise en démarrage et d’amorcer l’élaboration d’un produit. Les investissements de prédémarrage oscillent généralement entre 250 000 dollars et 1 million de dollars. Compte tenu des coûts et de la complexité liés à l’organisation des rondes de financement par émission d’actions, ils sont généralement structurés sous la forme d’une dette convertible ou d’une convention simplifiée de participation ultérieure.

2. Financement de démarrage

Ce stade fait intervenir une grande partie des fournisseurs de capitaux de démarrage présents lors de la phase de prédémarrage, à la différence qu’il implique une plus grande proportion de sociétés de capital-risque spécialisées dans le démarrage. À ce stade, l’entreprise doit avoir donné de premiers signes d’adéquation du produit par rapport au marché en démontrant la progression d’un produit spécifique, des revenus, du marché ou de l’équipe. Les investissements de démarrage peuvent osciller entre 1 et 5 millions de dollars. Ils sont structurés sous forme de dette convertible, de convention simplifiée de participation ultérieure ou de rondes de financement par émission d’actions.

3. Série A

Il s’agit de la première ronde de financement par émission d’actions institutionnelle formellement levée au profit d’une entreprise. L’entreprise a affiché de solides signes d’adéquation entre le produit et le marché. Elle lève des fonds afin de financer sa croissance, par exemple pour recruter du personnel clé, améliorer les capacités des produits, investir dans des initiatives créatrices de revenus ou faire évoluer l’ensemble de l’entreprise. Les investissements de série A oscillent généralement entre 5 et 15 millions de dollars et ils constituent la ronde finale de financement « précoce ».

4. Série B

Une fois qu’une entreprise en démarrage a franchi le stade de la série A, elle peut de nouveau se lancer à la recherche de fonds à l’occasion d’une ronde de série B. Le capital-risque levé lors de la ronde de série B entre en jeu lorsque l’entreprise a fait preuve d’une croissance substantielle et, dans l’idéal, a atteint ses objectifs clés à l’issue du financement de série A. Étant donné que la valorisation et le potentiel de la société ont augmenté, les investissements de série B impliquent généralement des sommes plus importantes que ceux de la série A (entre 15 et 30 millions de dollars). Ces fonds sont destinés à accélérer la croissance de l’entreprise et à la positionner comme un véritable concurrent prêt à conquérir le marché.

5. Série C

Les investissements de capital-risque de série C et plus correspondent aux rondes de financement qui font suite aux stades de série A et de série B. Ces investissements sont habituellement supérieurs à 25 millions de dollars. Ils peuvent être apportés par des fournisseurs de capitaux qui ne sont pas des sociétés de capital-risque classiques, par exemple des sociétés de capital-investissement, des sociétés ouvertes ou des investisseurs stratégiques. À ce stade, les entreprises en démarrage peuvent déjà avoir atteint une rentabilité ou être en bonne voie pour y parvenir, ce qui renforce leur attrait aux yeux des investisseurs qui recherchent une occasion de placement plus tard dans le cycle. Les investissements de série C et plus permettent aux entreprises en démarrage de mettre à profit leur succès, de renforcer leur avantage concurrentiel, et éventuellement, de se préparer à un premier appel public à l’épargne (PAPE) ou à une acquisition dans le futur.

Avantages du financement par capital-risque

  • Croissance plus rapide : Étant donné qu’elles disposent de ressources financières importantes, les entreprises en démarrage peuvent rapidement étendre leur activité, recruter les meilleurs talents, investir en marketing et gagner des parts de marché.
  • Pas besoin d’actifs pour obtenir un financement : Contrairement aux prêts traditionnels, le capital-risque n’exige pas que les entreprises en démarrage donnent des actifs en garantie, ce qui permet aux fondateurs d’obtenir un financement même s’ils ne disposent pas d’actifs substantiels.
  • Soutien : Les sociétés de capital-risque ne se contentent pas d’octroyer un soutien financier. Elles fournissent aussi des services de conseil et de mentorat, et donnent accès à de vastes réseaux professionnels qui renforcent l’expertise et les relations commerciales.
  • Crédibilité : Le financement par capital-risque donne tout de suite un certain cachet à une entreprise en démarrage, donnant aux clien